vendredi 26 septembre 2014

SEMAINE PARLEMENTAIRE

Je sais bien que la période de questions à l'Assemblée nationale du Québec peut en rebuter plus d'une et plus d'un. Mais pour ma part, je suis plutôt heureux de vivre dans une société qui possède un lieu pour débattre des enjeux de société avec des règles pour le faire. Ce ne sont pas tous les peuples qui ont la même possibilité.

Un autre avantage à considérer lorsqu’on s’arrête pour suivre les débats, c’est que l’on peut voir la personnalité, si je peux m’exprimer ainsi, des partis politiques en général et du gouvernement en particulier. Surtout si celui-ci s’apprête à chambouler toute la société au nom du sacro-saint équilibre budgétaire.

Je n’entrerai pas dans le cœur même du débat sur la situation économique, pour la simple et bonne raison que je ne me sens pas qualifié pour le faire, et que, ceux et celles qui le sont, me semblent ne pas s’entendre à ce sujet.

Ce que je sais par contre, et ce que je peux vous confirmer, c’est que cette semaine on a vraiment bien senti que c’était le retour - à la droite du président de l’Assemblée nationale - de l’arrogance, du mépris, de la désinvolture, de l'irresponsabilité, de l’incompétence flagrante dans certains cas, de l’aplaventrisme face au fédéral et j’en passe.

Bien sûr que je suis d’accord pour que l’on stimule l’économie, pour que l’on améliore l’accessibilité aux services, pour que l’État soit performant et responsable.

Par contre, je ne crois pas que c’est en dilapidant nos acquis, en vidant nos régions de sa culture, en vidant nos forêts des gardiens de notre patrimoine faunique, en ouvrant notre fleuve au transport de superpétrolier, en s’attaquant aux familles et aux futurs parents ou en compressant tout n’importe comment, que l’on y arrivera.

Je sais bien que certain aime bien laisser planer l’idée que la démocratie, ce n’est que faire un p’tit x à tous les 4 ans. C’est dans leur intérêt d’alimenter ça afin de tenir la population loin des débats.

Une manière de ne pas leur donner raison est d’aller au cœur de nos débats, aller à la source pour avoir une idée plus claire de la situation. Ensuite, si nous avons le goût de nous rendre plus loin, il y a une multitude de façons de faire valoir notre point de vue.

À nous d’y voir :

http://www.assnat.qc.ca/fr/index.html

http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/index.html

Jean-Luc Jolivet

jeudi 4 septembre 2014


LES VRAIS DRAMES NE CONNAISSENT PAS DE SAISONS*


L’été tire à sa fin. Sous peu, il laissera toute la place aux couleurs automnales. Ensuite, ce sera l’hiver. Ainsi valse la vie. Nous ne pouvons que suivre la danse.

Les types choyés comme moi qui voient défiler les saisons réussissent à soutirer le meilleur de chacune d’elles. Bien sûr, comme tout un chacun, nous avons nos petites déconvenues, nos passages à vide, nos défaites et nos deuils. Alors, nous bougonnons contre le ciel maussade ou l’interminable hiver. La «température» devient notre obsession et la mère de tous nos maux. Elle a le dos large.

Quand nous avons le luxe de chialer contre le climat, nous devons admettre que nos préoccupations sont plutôt secondaires et que nous ne sommes pas trop dans la misère.

Lorsque je prends quelques minutes pour réfléchir et jeter un regard dans le rétroviseur, je ne peux que me considérer chanceux. Du haut de mes 45 balais, tout ce que j’ai craint qu’il tombe du ciel jusqu’à maintenant, ce sont la pluie et la neige. Pas trop angoissant. Ya pas de sirène ou de couvre-feu pour nous aviser de chercher un abri. Nous sommes loin des roquettes et des bombes. Il suffit de s'informer de la météo et de s’adapter. Le cours de notre existence n’est pas compromis.

Nous pouvons continuer à voyager, à consommer, à nous vautrer dans l’opulence ou tout simplement à jouir de notre liberté comme bon nous semble.
J’ai porté ce texte tout l’été, sans le savoir et avant même qu’il soit écrit. J’ai trainé tout au long de la saison estivale, comme un malaise. Comme une difficulté à être pleinement heureux.

Cette phrase, les vrais drames ne connaissent pas de saisons, est arrivée à point et m’a ouvert les yeux.

Mes petits problèmes ne m’empêchent pas de savourer à fond nos quatre saisons. D’autres n'ont pas la même veine. D’autres n’en connaissent qu’une seule, la saison en enfer.

Jean-Luc Jolivet

*Tiré du livre de Danny Laferrière intitulé L’Art presque perdu de ne rien faire (page 366)