mercredi 25 avril 2018



La lumière des oiseaux (À Cécile)


Heureusement pour nous, un grand manitou a pensé un jour à diffuser toutes sortes de lumière tout au long de notre chemin pour nous réchauffer l’âme et le coeur: un sourire; le rire des enfants; un beau geste; une bonne parole; un ciel enflammé au couchant de l’été; une truite qui saute au milieu d’un lac calme à la tombée du jour; la vue d’une fleur qui pousse en milieu hostile. Que sais-je encore? Mais je n’ai jamais vu une lumière aussi libératrice et apaisante que celle produite par les oiseaux.

Évidemment, pour goûter aux bienfaits de leur science, il faut préalablement savoir se poser et mettre de côté les affaires que nous considérons pressantes. Chambouler notre ordre du jour remplit à ras bord et prêter une oreille attentive à ce qu’ils ont à nous offrir. Ouvrir les yeux aussi et attendre. Ne pas se décourager. Même si rien ne semble se passer, la transformation commence. Tranquillement pas vite, en scrutant soigneusement leur mouvement, leur amour et leurs travaux, nous devenons plus détendus. Nous oublions nos maux physiques et moraux. Cette chape de plomb, qui était si pesante il y a quelques instants, se fait moins lourde.

Comme par magie, nous devenons totalement présents et fondus à notre environnement. Nous nous sentons plus que jamais vivants et en symbioses avec l’Essence de la Vie avec un grand V. 

Et puis soudain, le chant d’un oiseau atteint la cible. Nos murs intérieurs commencent à se fissurer. Une lumière se pointe le bout du nez. Ces murs que nous nous employons à construire depuis notre tendre enfance deviennent fragiles. Un seul coup d’aile de ces poètes plumés permet à la lumière de terminer le travail et de faire éclater nos dernières résistances. Nos doutes et nos angoisses existentielles n’ont plus aucune emprise sur nous.

Nous ne connaissons plus la peur. Nos yeux sont neufs et lavés des poussières qui se sont accumulées avec le temps. Nous ne pouvons que rester scotchés à l’univers qui se déploie devant nous.

Nous comprenons alors que la vie est plus forte que tout. Qu’il suffit parfois d’exposer nos zones d’ombre à la lumière des oiseaux pour faire fondre nos appréhensions, et ainsi, retrouver une respiration ample et sereine.

Affectueusement,
Ton neveu Jean-Luc qui t’aime xx