lundi 29 avril 2013

LES MAUDITS LUNDIS scène 1 prise 2

Si jamais l'envie vous prend de paresser un peu, n'ayez crainte, vous pouvez toujours compter sur les lundis pour vous ramener à l'ordre ;-)

Texte lu par Marie-Christine Trottier à l'émission de radio à Radio-Canada Jamais 2 sans vous.

LA PARESSE

J’veux pas faire la vaisselle
J’veux pas jouer de la pelle
Vos jeux de coulisse me fatiguent
J’veux pas faire parti de votre ligue
Tout ce qui m’intéresse
C’est de passer une soirée avec la paresse
Écouter un disque, parcourir un livre
Regarder le vide et prendre quelques livres
J’veux pas m’attaquer à votre maudit déficit
L’économie mondiale périclite , ah ! bon
Un peu de paresse je vous prie
Reprenons le contrôle de nos vies

Quoi, merde !! Déjà 8 h, j'vais être en retard à la réunion.

J'arrive patron !!

Lundi maudit......

vendredi 26 avril 2013

Jazz (suivre la posologie)

Si tu veux faire la peau à tes soucis et expulser tes idées noires. Si tu souhaites expurger tout le méchant et l’air vicié de ta bombonne. Si tu te sens sombrer dans le néant, paie-toi donc un cours de trombone !

Avant que n’explose ta tête; avant que quelqu’un t’fasse ta fête, t’es aussi bien de t’ramasser, t’as intérêt à te r’trouver, afin de r’tomber sur tes pattes, mets-toi donc à chanter du scat.

Pour faire éclater ta cuirasse
J’ai un remède dans ma besace
Une bonne dose de jazz c’est la vie
Suffit d’suivre la posologie

Je te le dis mon cher ami, si tu souhaites sauver la mise, épargner ta dernière chemise, tu dois revoir ta stratégie, lâcher les entourloupettes et souffler dedans la trompette.

Je ne cherche pas à t’astiner, j’vois bien que t’as touché le fond, t’as ben beau t’moquer des gens bons, ç’pas une raison pour faire le porc. Si tu veux r’bâtir ton ego, essaie-toi plutôt au piano !

Pour faire éclater ta cuirasse
J’ai un remède dans ma besace
Une bonne dose de jazz c’est la vie
Suffit d’suivre la posologie

J’te cacherai pas qu’j’en ai plein le do de te voir ramper sur le sol. Si tu pouvais prendre la clé qui est là tout à ta portée, ta vie retrouv’rait l’harmonie loin de ta prison dorée.

Pour faire éclater ta cuirasse
J’ai un remède dans ma besace
Une bonne dose de jazz c’est la vie
Suffit d’suivre la posologie

dimanche 21 avril 2013

Merci à Joséphine Bacon, Florent Volant, Serge Bouchard, Naomi Fontaine, Louis-Karl Picard-Sioui, Natasha Kanapé Fontaine ainsi qu'à Michel Jean, et combien d’autres, qui permettent à ma naïveté et à mon ignorance de prendre parfois congé.

LETTRE À UNE SŒUR ET À UN FRÈRE INCONNUS

L’Ancienne-Lorette, samedi 20 avril 2013

Ma sœur, mon frère, mes semblables,

Je ne sais rien de vous.

Voilà une bonne raison, me disais-je, de sortir de ma réserve et de vous faire un signe.

Même si l’appréhension et une certaine gêne, pour ne pas dire une gêne certaine, m’accompagnent alors que je vous écris cette lettre, soyez assurés que c’est en toute franchise que je m’adresse à vous. Je vous remercie d’avance pour votre attention et pour votre indulgence.

Je ne sais rien de vous ? C’est plus ou moins vrai. En fait, ce que je connais de votre vie et de votre peuple, c’est ce que l’on a bien voulu me raconter. J’ai comme l’étrange impression que les livres d’histoire ne sont pas trop de votre bord et, disons que vous n'y tenez pas le plus beau rôle. La vérité se trouverait-elle plus près de ce que l’on m’a caché ? Il y a de fortes chances.

Il me faut vous dire aussi que, par mimétisme j’imagine, mes jeux d’enfance étaient passablement biaisés par les westerns spaghetti hollywoodiens. En effet, aucun de mes camarades ne souhaitaient vraiment vous personnifier et c’est à contrecoeur et apeurés par les menaces des têtes fortes que les plus faibles du groupe devaient enfiler le costume de l’indien. Pour ma part, j’étais bien à l’aise du côté des gagnants. Fallait me voir aller sur mon cheval imaginaire, avec mon ceinturon, mon chapeau de cow-boy et ma carabine en plastique de chez Korvette ! Que j’en ai poursuivi des peaux rouges !

Ça vous choque ? Ça vous laisse indifférents ? Au fond, vous savez qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que les choses changent.     

Ce n’est pas pour me dédouaner, mais je dois avouer que le souvenir des récits qu’ils ont enfoncés dans ma caboche d’enfant, n’aident en rien à me faire une idée juste de votre réalité. Et puis, lorsqu’on est nourri aux mamelles des préjugés et de l’ignorance, il est bien difficile de s’ouvrir aux autres nations qui, pourtant, partagent la même terre que nous.

Heureusement, j’ai eu la chance de croiser sur ma route livresque des auteures de haut niveau qui permettent à ma naïveté de prendre congé, à ma curiosité de se secouer et à mon ignorance d’être un peu moins ignorante. Elles, et ils, m’ouvrent à d’autres horizons. De plus, j’aime à penser que je n’ai pas été trop contaminé par les discours démagogiques de mes semblables et que, peut-être, vous  seriez intéressés à échanger avec moi.  

Si je prends la plume aujourd’hui, c’est que je pense souvent à vous, et ce, depuis longtemps. Je pense à vous dans ma petite banlieue grise Canadian Tirerisée, dans ma sombre clairière uniformisée et je me demande de quelle façon je pourrais entrer en contact avec vous. Malheureusement, je ne sais pas comment m’y prendre et quelle direction emprunter afin d’aller à votre rencontre.

Cette correspondance est comme une bouteille lancée à la mer. Je souhaite que le hasard puisse un jour se faire s’entrecroiser nos chemins. Mais, d’ici là, continuons à cultiver la dignité et le respect qui sont si utiles à nos communautés. Dans nos solitudes respectives, marchons d’un pas allègre et franc. Malgré l’adversité, soyons fiers.  

Respectueusement,


Jean-Luc Jolivet

vendredi 19 avril 2013


SI

Si je dois un jour m’abaisser à leurs conneries
Si la lumière du jour devient pour moi source d’ennui

Si le temps efface de ma mémoire les souvenirs qu’elle porte
Si dans la chaleur du soir ma solitude l’emporte

Si dans un coin poussiéreux de mon âme peureuse
Dorment toujours quelques poèmes frileux à la rime boiteuse

Alors, sans autre choix que d’épargner mon reste de fierté
Je devrai sans doute vous quitter
Saluer celle qui m’a donné le jour et embrasser ma tendre moitié
Partir pour un long chemin de croix

Si la nostalgie à son tour me prépare un mauvais coup
Si elle m’attend au détour avec idée de me rendre fou

Si la musique devient étrangère à mes sens autrefois si réceptifs
Si les livres sur mon étagère me quittent sans aucun motif

Si la vie perd toute sa couleur au bénéfice de ce quotidien si lourd
Si mon enfance me déserte le cœur et que mon souffle devient plus court

Alors, au prochain et dernier port, on m’accueillera avec fierté
La terre, à ce moment, j’aurai quittée
Mais pour l’éternité, il n’y aura plus de mort

jeudi 18 avril 2013


LES DISCIPLES DE MACHIAVEL

Alors que mon intellect se prélasse sur les rives de la paresse. Alors que je me dissous comme une vieille poche de thé sous l’effet d’une eau bouillante. Alors que je m’égraine et m’éparpille, il se passe des choses. Des choses hors d’atteinte; inaccessibles. Il se dessine au-dessus de mon être de noirs desseins. Les disciples de Machiavel affûtent leur lance sophistiquée. Ils excitent et narguent le bon peuple avec leur superbe et leur obsession du pouvoir. Alors que le bon sens et les responsabilités laissent la part belle à la démagogie. Alors que l’espoir et les nobles sentiments ont le ventre creux et crient famine : les faucons dévorent les colombes.  

Alors que la planète s’échauffe face à notre inertie. Alors que la richesse dégouline sur les domaines des beaux et des belles. Alors que les profits dansent sur les cadavres du chômage. Alors que le réservoir de nos aspirations s’assèche. Le gibier se terre. L’animal blessé lèche ses plaies loin de la meute qui se vautre dans la consommation débridée. Alors que les gauches philosophes de la droite maladroite s’échinent sur la route du chacun pour soi, je bouffe de la lumière et poursuis mon chemin.

mardi 16 avril 2013


Engagez-vous qu’ils disaient !
(Texte, d'un idéalisme flagrant doublé d'une grande naïveté, écrit en avril 2006 et publié dans les pages d'opinion du journal Le Soleil.)

Toutes les personnes qui se sentent interpellées par la démocratie et par l’engagement politique se sont probablement posé ces questions : mais comment se fait-il que les gens se désintéressent de la chose publique ? Pourquoi tant de cynisme face aux femmes et aux hommes qui décident de sortir de leur confort personnel pour se lancer en politique ? Pourquoi une telle méfiance face aux politiques ?

Je dois avouer, avant d’y aller de mes observations sur l’engagement public, qu’à défaut de posséder un mur bardé de diplômes dans le domaine, je m’appuie sur mon expérience en  politique municipale et nationale et sur l’exemple parental. En effet, mes parents, personnes de conviction, ont consacré un peu plus de 25 années de leur vie à la politique active. Aujourd’hui, à la retraite, ils continuent à offrir de leur temps à la population et aux gens qui les entourent.

J’ose donc, à la lumière de mes connaissances, avancer qu’il y a deux façons de faire de la politique, Il y a celle des politiciens et des politiciennes et celle des politiques.

Tout d’abord, la façon des politiciens. D’après le Petit Larousse, la politique politicienne « relève d’une politique intrigante et intéressée ». Plus clairement, cela se traduit par une poursuite des intérêts personnels. C’est un engagement qui a soif de pouvoir; une action qui sert de tremplin à une future carrière encore plus payante. La politique du bulldozer : on écrase tout ce qui entrave notre chemin pour mieux atteindre les sommets.

Ensuite, il y a la manière du politique. Le Petit Larousse : « personne qui s’occupe des affaires publiques ». Cette dernière, désintéressée, est mue par des convictions profondes et par le désir de venir en aide aux citoyens qui ont un litige avec l’appareil administratif ou simplement par la certitude que notre action peut changer les choses. Avoir le sentiment que l’on contribue à construire un monde meilleur.

À partir de cette division simpliste, un constat : le monde politique est sali par une minorité. Les politiciens, par leurs combines, font de l’ombre au politique. Ils découragent ceux qui subordonnent leurs intérêts particuliers au bien commun.

Par les temps qui courent, à voir comment la démocratie se fait malmener dans le monde municipal, je n’ai qu’une image en tête, très boiteuse, je le concède. C'est celle du soldat romain d’une certaine bande dessinée qui, tout penaud, après avoir mangé plusieurs baffes, retourne dans ses retranchements en disant : « engagez-vous qu’ils disaient ! »

J'sais pas pour vous, mais moi, je n'ai pas le goût de revenir à la salle période d'un certain gouvernement qui a été au pouvoir d'avril 2003 au 4 septembre 2012! (ajout du 19 mars 2014)

Jean-Luc Jolivet

dimanche 14 avril 2013




LA TROMPETTE DU GRAND LOUIS (Armstrong)

Dans le ventre de l’autobus, qui me traîne jusqu’au boulot, j’ai dans les oreilles un de ces solos que j’en oublie le terminus.

Quand j’entends sonner la trompette, la trompette du grand Louis, je me sens comme un poète aux portes du paradis.

Du fond du Mississipi
Aux ruelles de Chicago
La lumière du roi jaillit
Des entrailles des caniveaux

Aux gens qui oseraient affirmer que le souverain est détrôné, je leur répondrai sans appel que son œuvre est éternelle.

Quand j’entends sonner la trompette, la trompette du grand Louis, je devine un air de fête aux portes du paradis.

Dans la froideur et l’ennui des murs gris de mon bureau, le prince d’la trompette me dit de nourrir mes idéaux.

Du fond du Mississipi
Aux ruelles de Chicago
La lumière du roi jaillit
Des entrailles des caniveaux

Qui aurait cru qu’en 2012, dans un iPod dernier cri, on jouerait toujours les blues soufflés par le grand Louis.

Dans le ventre de l’autobus, le cul assis bien au chaud, je maudis le terminus qui met fin à ce solo.

Jean-Luc Jolivet

vendredi 12 avril 2013


LA VIE I

Hier, j’ai rencontré la vie
Elle était vêtue de ses plus belles couleurs
Oui, je vous le dis, hier, j’ai rencontré la vie

Elle était la rivière
L’arbre majestueux
Le bleu dans les cieux

Je l’ai vue déambuler
Dans la grisaille de la ville
Et faire fondre toutes les barrières

Je l’ai même surprise à chuchoter
À l’oreille de l’homme vil
Des mots doux et apaisants

La vie éclate de partout
Elle pousse et prend racine
Dans les coins les plus inusités
Elle brasse la cage
Elle rue dans les brancards
Et malgré la mort, la Vie est plus forte que tout


LA VIE II

Lorsque la vie me prend par la main
Lorsqu’elle me souffle à l’oreille
De prendre le temps de la savourer
De faire fi du superflus, du matériel
Si je l’écoute, si je la suis sur ce chemin
Je peux sentir la force de l’arbre, la beauté de l’abeille
Je la bois comme un bon vin, je remercie le ciel
Pour rien au monde je ne voudrais la quitter


LA VIE III (Contemplation)

Je peux passer des heures
À contempler la vie
Un chemin dans la neige
Un oiseau qui se nourrit
Ce n’est jamais banal
Ce qui se passe sous nos yeux

Aux prophètes de malheur
Aux apôtres du beige
Je leur offre un Chagall
Un tableau lumineux

LA VIE IV (Le Vin)

Dans la chaleur du bon vin se trouve la vie.
Dans l’arôme de l’été se trouvent l’espoir et le calme.
Dans le coeur de son palais se trouve ma renaissance. 

mercredi 10 avril 2013


JE SUIS LOURD

Je suis lourd de tous ces objets qui m’entourent
Je suis lourd de tous ces siècles sanglants
Je suis lourd de cette solitude qui circule dans les artères
du cœur de la cité
Je suis lourd de cette pauvreté qui rampe sous les porches
de ces maisons verrouillées à double tour
Je suis lourd de ce non-amour ambiant
Je suis lourd de cette arrogance qui se fait passer pour de l’action
Je suis lourd de ces famines qui n’intéressent personnes
Je suis lourd  de ces milliards dilapidés

Je suis un sinistre cynique
qui devrait nettoyer sa propre écurie

Je suis lourd de mes propres manquements
Je suis lourd de mes paroles non prononcées
Je suis lourd des préjugés que je déverse
comme parole d’Évangile
Je suis lourd  de mon amour jalousement gardé
Je suis lourd de ma paresse et de ma naïveté
Je suis lourd de ces rencontres avortées
Je suis lourd de mon indifférence
Je suis lourdement hypothéqué

Je suis un balourd égocentrique
un paquebot qui tangue entre action et désillusion

Pour alléger le tout, je mets ce disque où le chanteur me dit « qu’il y a une fissure dans toutes choses, c’est à cet endroit que la lumière se fraie un chemin ».

Pour combattre cette lourdeur, j’utilise comme arme la tendresse, l’écoute, le partage, la patience et une armada de gestes qui fait éclater cette pesanteur en milliard de particule de lumière.   

Jean-Luc Jolivet
Septembre 2011

mardi 9 avril 2013


À mes 16 ans envolés...

TEMPUS FUGIT II

Un jour, j’ai eu 16 ans
Le lendemain, j’en avais 46
Une baleine échouée sur les rives d’un feu de camp
Une bière dans une main, et dans l’autre, un chips all dressed
Un gros balourd, seul, suant comme un bœuf
Suffocant comme un porc qu’on mène à l’abattoir
Angoissé de quitter la chaleur réconfortante de sa merde

Un jour, j’ai eu 16 ans
Naviguant de découverte en découverte
Ébloui par ses jambes et l’ondulation de sa robe
Les poumons remplis d’espoir, mais déjà conscient
Qu’elle n’avait de yeux, très jolis d’ailleurs, que pour un autre

La première déchirure………

lundi 8 avril 2013


LES MAUDITS LUNDIS.......

TEMPUS FUGIT I

J'ai le temps qui me colle aux fesses
J'ai le temps qui me nargue et m'agresse
J'ai le temps accroché aux murs
J'ai le temps au poignet qui murmure
J'ai le temps qui me rend haletant
J'aimerais bien lui faire la peau
Ah ! Le temps ! Ah ! Le temps !

Comment le clouer au sol ?
Avec une bonne gauche
Pourrais-je le mettre KO ?
Aussi bien oublier cette idée folle

« Oui !? Quoi ? La réunion est déjà commencée ?
J'arrive !
Ah ! Patron, le café déjà, c'est 1 lait 2 sucres ? »

Lundi maudit.......

samedi 6 avril 2013

IL Y A

Il y a le froid, il y a la chaleur
Il y a la nuit, il y a le jour
Il y a la pluie, il y a le soleil
Il y a le travail, il y a le repos
Il y a le quotidien, il y a le rêve
Il y a le vide, il y a la lecture
Il y a le silence, il y a la musique
Il y a l’ennui, il y a le bon vin
Il y a la solitude, il y a la famille
Il y a le rejet, il y a l’amitié
Il y a la haine, il y a l’amour
Il y a l’agressivité, il y a la douceur
Il y a la guerre, il y a la paix
Il y a la défaite, il y a la victoire
Il y a la jalousie, il y a la liberté
Il y a la peine, il y a la joie
Il y a la maladie, il y a la santé
Il y a la mort, il y a la Vie
Il y a là-bas, il y a ici
Il y a tout ça dans la vie, il y a tout ça et plus encore. Il suffit de l’accepter, il suffit d’y trouver un peu d’équilibre et le bonheur n’est pas très loin, et le bonheur est à notre portée.  
À Frédéric (1918-1983)

Trente neuf ans déjà que ta vie a pris une autre forme. Trente neuf ans que ta présence nous manque.

Mais le temps n'effacera jamais les merveilleux souvenirs que nous avons de toi.

Ta rassurante sagesse, tes yeux d'une douceur indicible, ton rire communicatif sont à jamais inscrits en nous.

Cette pensée pour toi ce matin cher Papou, ta mémoire est, et sera, à jamais vivante. Camille peut en témoigner.

Ce matin, dans la lumière de ma cuisine, dans la blancheur de ma cours, je te sais toujours là.

Affectueusement,

Ton petit-fils Jean-Luc

VACARME

Vacarme
société turbulente
apologie du bruit
que cherche-t-on à fuir ?
l’écho de douloureux souvenirs ?
les pas lourds de la grande faucheuse ?
je ne me suis jamais senti aussi vivant
qu’entouré de silence


(Inspiré par l'excellent disque de Gianmaria Testa intitulé da questa parte del mare et dédié à tous les humains déracinés de leur terre natale et dépouillés de leur droit par les chiens de la guerre)

Mouvement

Sommes-nous sur le point d’arriver
Me demande-t-elle
Alors que j’ai les yeux
Fixés au sol
Et qu’une douleur aiguë
Mitraille mes pauvres jambes
Depuis combien de temps
Sommes-nous en mouvement
Depuis combien de temps….

Il faut nourrir le mouvement pour que ne s’éteigne le feu

À petits pas lents et vulnérables
Le temps n’existe plus
Pas plus que la fin ou le début
Il n’y a que des questions
Un vide immense et cette solitude
Où serons-nous demain
M’implore son regard épuisé
Dans la paix ma chérie, dans la paix
Papa te le promet, te le promet

Il faut nourrir le mouvement pour que ne s’éteigne le feu

Dans ce pays rêvé et incertain
Il y aura des fleurs sur la table
Des mets chauds, des boissons froides
Tu auras un tas d’amies, des crayons et un cartable
Même si les chiens nous ont tout pris
Ils ne pourront aller plus loin
Malgré la mort et la détresse
Ne lâche pas prise, souviens-toi bien
Que nous sommes mouvement, nous sommes vie

Il faut nourrir le mouvement pour que ne s’éteigne le feu

Jean-Luc Jolivet
5 juillet 2011

(À MA DOUCE TERRE NATALE)

 

LA MAURICIE

 

C’est un pays magnifique

Sculpté dans le bon bois brut

Son paysage électrique

Est né d’une longue lutte

 

Que serais-je sans tes cieux

Doux berceau de mon enfance ?

Il suffit d’ouvrir les yeux

Pour bien saisir ton essence

 

Déposez donc vos misères

Au vestiaire mes amis

Laissez-nous vous transporter

Sur les rives de la vie

 

Ma belle terre de Mauricie

Adossée aux Laurentides

Tu résistes aux vents arides

Avec calme et poésie

 

Combien de billots de bois

Charroyés par ta rivière ?

De La Tuque à Trois-Rivières

Quand les bûcherons faisaient lois

 

Déposez tous vos soucis

Au vestiaire mes amis

Laissez-nous donc vous chanter

Les soubresauts de la vie

 

Aïeuls aux bottes d’espoir

Et au manteau de courage

On peut voir votre héritage

Briller dans la paix du soir

 

Vous avez fait don de vie

Pour le prestige mauricien

Si la région vous survit

C’est que vous l’avez fait bien

 

Déposez tous vos soucis

Au vestiaire mes amis

Laissez votre âme respirer

Les arômes de la vie

 

 

Aux amants de la nature

De cascades et de battures

Venez vite vous vivifier

Au cœur de cette contrée

 

Je m’adresse en terminant

Aux aventuriers curieux

Il est possible en tout temps

De découvrir ces beaux lieux

 

Tout à voir, tout à aimer

Au nord du fleuve Saint-Laurent

Une p’tite bière microbrassée

Vous attendra au tournant

 

Déposez tous vos soucis

Au vestiaire mes amis

Laissez-nous vous raconter

L’histoire de la Mauricie…..

 

Jean-Luc Jolivet

14 mars 2010

(Écrit un soir de vulnérabilité face aux discours des briseurs de rêves qui nous répètent ad nauseam que nous sommes petits, cancres, xénophobes et incapables de nous prendre en main. Il fallait me secouer, nous secouer)  

COMME MON PEUPLE

Je suis blessé
par mon ignorance
Je me fais du tort sans bon sens
Je cours à ma perte

Tout comme mon peuple, tout comme mon peuple

Je m’éparpille et m’égraine
Je me dissous
m’efface et m’éloigne
de la quête de liberté

Tout comme mon peuple, tout comme mon peuple

Je suis sur le neutre
Je nourris mon indifférence
et idolâtre le statu quo
Au train où vont les choses tout va dérailler

Relève-toi mon peuple, relève-toi mon peuple

vendredi 5 avril 2013


LA FERMETURE

Lorsqu’ils ont mis la clé
Dans la porte à l’usine
J’ai vu trente ans de vie
D’un seul coup s’envoler  

Je ne peux pas y croire
Mais ma belle machine
A perdu la partie
Et son souffle d’espoir

J’aurai toujours en tête
Le silence de la bête
Et les regards perdus
De mes collègues confus

En moi c’est le désert
Tout comme le centre-vide
Où plus rien n’est ouvert
Et tout semble insipide

            C’est la valse de la vie
            La vraie vie mes amis
            C’est l’histoire d’une vie
            Qui s’enfuit dans la nuit
            C’est l’histoire de ma vie
            Qui me r’vient aujourd’hui
C’est l’histoire de ma vie
            Qui s’enfuit dans la nuit

Ils ont broyé mon cœur
Sous les roues de la peur  
Moi qui leur ai donné   
Mes plus belles années

Que l’espoir crie famine
Ou qu’il ait l’ventre creux
Ça n’change rien pour ceux
Qui nous mènent à la ruine

La richesse dégouline
Sur leur visage fiévreux
Moi je bois ma chopine
À la taverne des gueux

La chimie familiale
Risque bien d’y goûter
Par ce geste trivial
Tout vient de s’effondrer

            C’est la valse de la vie
            La vraie vie mes amis
            C’est l’histoire d’une vie
            Qui s’enfuit dans la nuit
            C’est l’histoire de ma vie
            Qui me r’vient aujourd’hui
C’est l’histoire de ma vie
            Qui s’enfuit dans la nuit

Je serai toujours fier
De mon titre d’ouvrier
À vingt ans bien sonnés
Commençait ma carrière

Je ne regrette rien
D’ces années de labeur
J’ai toujours mis du beurre
Sur la mie de mon pain

Adieu douce liberté
Dont j’avais tant rêvé
J’dois m’remettre à l’ouvrage
Malgré l’poids de mon âge

C’est la valse de la vie
La vraie vie mes amis
C’est l’histoire qui s’enfuit
Pour faire place aux ennuis

C’est la valse de la vie
La vraie vie mes amis
Malgré tous les ennuis
J’ai confiance en la vie

Jean-Luc Jolivet
Février 2008

(En hommage aux femmes courageuses et aux hommes braves qui ont eu la malchance de vivre la fermeture de leur usine)

ET SI BEETHOVEN VIVAIT EN 2005


Une chose est certaine : si Beethoven vivait en 2005, il ne ferait pas la sourde oreille aux malheurs de ses contemporains. Il chercherait à mettre son immense talent au service des autres. Ses musiques profondes, sensibles et passionnées serviraient à alléger les souffrances d’autrui. Et puisqu’il en est question, ses problèmes de surdité, sans être définitivement résolus, seraient probablement allégés par les connaissances et la technologie actuelle. Il suffit de penser aux implants cochléaires pour s’en convaincre. Il aurait toujours, sans aucun doute, un comportement bourru et colérique. Cette fois, son ouïe déficiente ne serait pas la grande responsable de ces traits de caractère. La difficulté de dénicher un mécène cultivé qui serait plus soucieux du bien-être collectif que du profit instantané et l’indifférence de la part du public face aux «produits» qui ne sortiraient pas de l’usine «star académique» n’aideraient pas à améliorer son attitude. La diffusion radiophonique plutôt anémique ainsi qu’une couverture télévisuelle confidentielle, pour tout ce qui n’est pas racoleur ou superficiel, finirait par le classer définitivement du côté des artistes incompris.

Si Beethoven vivait en 2005, il ferait la joie des mélomanes. Il «sonaterait», «symphoniserait», «concertiserait» pour repousser toute cette confusion ambiante. «Il jouerait de l’archet sur les violons de l’âme». Ce citoyen du monde mépriserait le couronnement de l’empereur états-unien. Loin de mettre la faute sur le dos de la clarinette, Beethoven s’en servirait pour adoucir certaines mœurs pas trop nettes. Rien ne lui semblerait plus pathétique que ces «pianoteux» du dimanche qui ne chercheraient qu’à abuser des charmes d’Élise. Au clair de lune, ses pensées musicales prendraient forme et seraient couchées sur un lit de feuilles au petit matin. Devant la portée et l’emprise de la capricieuse inspiration, le compositeur perdrait quelquefois patience. Bien qu’elle détienne la clé qui le ferait décoller du sol, il serait tenté, à l’occasion, de la déporter sur l’Île de Ré. À la fois héroïque et bien tempérée, sa mie viendrait le tirer de son marasme et le ramènerait à la raison.  À l’aurore, le musicien se remettrait au piano et caresserait de ses doigts agiles le dos des touches d’ivoire blanches. Pendant qu’une musique douce et mélancolique se libérerait du cœur de son instrument, une fine pluie embrumerait les yeux de notre génie des temps modernes. Sa concentration serait en état de siège: Éléonore, «mon ange, mon tout, mon moi» pourquoi faut-il que tu reviennes investir le palais de mes pensées après tant d’années ? Beethoven délaisserait, pour un instant, la composition musicale pour la composition littéraire. «Mon immortelle Bien-aimée» seraient ses derniers mots avant de faire naître la «pastorale». En fait, Beethoven n’aurait qu’une maîtresse : la musique. Cette dernière le tyranniserait, l’apaiserait, le soumettrait, le comblerait, mais au final, elle l’élèverait au rang des incontournables.

Bien sûr, ces mots ne sont que des mots. Ils sont les fils de la fabulation et d’une imagination débridée. Permettez-nous de rêvasser sur cette question : Et si Beethoven vivait en 2005 ?

Jean-Luc Jolivet

(Texte qui a reçu le prix du public lors d'un concours organisé par l'OSQ et le journal Le Soleil)

jeudi 4 avril 2013

(INSPIRÉ DU CYCLE ABITIBIEN DE PIERRE PERREAULT ET DE TOUS CES DRAMES HUMAINS QUÉBÉCOIS ET MONDIAUX)

CŒUR EN JACHÈRE 

Sur le sol dépouillé se fixent mes yeux vides
Et mon âme morose se meurt dans l’enclos
Les forces de naguère se sont évaporées 
De mon cœur en jachère assoiffé de repos

Telle une terre labourée par une vision brouillée    
Ma passion se déchire et ne sait plus quoi faire
Après des décennies tout semble terminé
Je suis le fossoyeur des champs de mon grand-père 

Assis dans la cuisine à ruminer ma vie
Je regarde le soleil caresser mes deux mains      
Vous raconter la honte, ressasser les remords
Cela ne mène à rien, je perds ma ferme demain

Comment me reconstruire
Retomber sur mes pieds
Les débris de mes rêves
Gisent dans la coulée

Les silos crient famine et je n’ai plus d’oseille
Les banquiers affamés veulent engranger leur blé
Pourquoi  leur en vouloir, n’est-ce pas leur boulot
De voir que les affaires puissent un jour fructifier

Je ne cherche pas tant à partager la faute
Mais j’aurais bien aimé posséder plus de temps
La production mondiale ne fait pas de quartier
Tu entres dans la danse ou tu te fais bouffer 

Ce matin je suis calme et j’attends les huissiers
J’ai repoussé la nuit, la corde et le fusil
Mais ne vous cacherai pas que porter le deuil de sa terre
Ça laisse des séquelles, ça vous marque à jamais

Comment me reconstruire
Retomber sur mes pieds
Les débris de mes rêves
Gisent dans la coulée

 Jean-Luc Jolivet
 Décembre 2011

(Texte inspiré de ma lecture du livre intitulé De quoi le Québec a-t-il besoin ? http://www.ledevoir.com/culture/livres/362941/disque-livres-titre-auteur)



DE QUOI LE  QUÉBEC A-T-IL BESOIN ?

Le Québec a besoin d’aller prendre l’air. De fermer le poste de télévision et d’éteindre l’ordinateur. Il a besoin d’aller prendre une grande marche; d’aller à la rencontre de l’autre; d’aller arpenter ses rues; de parcourir ses routes; de redécouvrir toutes les richesses qui l’entourent.

Qu’y a-t-il de mieux, lorsqu’on croit qu’une situation est sans issue, que d’aller s’aérer un peu? Ça remet les idées en place; ça permet d’y voir plus clair; ça relativise.

Le long du chemin, le Québec reprendrait possession de sa géographie, se souviendrait des combats de ceux et celles qui ont façonné son visage. Il mesurerait sa chance de vivre en paix, de pouvoir circuler en liberté, de pouvoir tourner à gauche, à droite ou de suivre une ligne droite, de se tromper et d’avoir le loisir de retourner sur ses pas pour mieux rebondir.

Le Québec se rendrait compte, qu’au-delà des clichés sur la jeunesse, il y a un tas de jeunes qui ont de l’ambition, qui souhaitent vivre dans une société plus juste, qui ont de l’espoir et qui, d’une autre façon que nous, communiquent, s’informent, sont solidaires et s’indignent.

Le Québec serait témoin de cette armée de bénévoles qui apaise, qui soigne, qui écoute, qui lave, qui nourrit, en bref, qui aime l’autre, l’exclus, le laissé-pour-compte. Il verrait que les aînés qui ont pris leur retraite, et qu’on oublie souvent, restent actifs dans leur communauté et  transmettent le bien et leurs connaissances autour d’eux.

Enfin, le Québec se targuerait d’être, encore et toujours, malgré ce vent « du chacun pour soi » qui souffle de tous bords et de tous côtés, cette terre d’Amérique où l’inégalité sociale est, même si elle existe et est présente, combattue par la grande majorité. 

Jean-Luc Jolivet
L’Ancienne-Lorette
Samedi 22 octobre 2011           

Décomposition

Si je décompose le texte
Si je décortique la rime
Si je déboulonne la règle
Toucherais-je à l’essence

Si je pèse les mots
Si j’épure la forme
Si je bétonne le fond
Trouverais-je la vérité

Utile d’écrire  ?
Vain l’exercice ?
Vaniteux le geste  ?
Sert-il à se complaire, à divertir ou plutôt
à tendre vers l’authenticité ?

Si je tonifie la phrase
Si je nettoie la syntaxe
Si dépoussière les vers
Trouverais-je la certitude

Lorsque je me relis avec satisfaction
Fais-je une action de même nature que le type
qui se photographie lui-même dans le miroir ?

Beaucoup de questions, pas de réponse

Alors, je cherche, je cherche et je décompose.………….

Jean-Luc Jolivet
Septembre 2011 

Le prochain texte (voir plus bas), intitulé Opinion hâtive, que j’ai décidé d’inclure dans ce blogue est pour moi un peu spécial. Il m’a donné l’assurance nécessaire et le coup de pied où il fallait pour la suite des choses dans l’expérience d’écriture.

 J’ai toujours ressenti une espèce de dualité entre le plaisir d’écrire et le doute de la diffusion.

C’est une chose de se pencher sur une feuille blanche et de créer dans l’isolement et la solitude. Ça en est une autre de s’exposer au jugement du lecteur.

Toujours est-il que cet écrit qui est un travail d’université, remis à l’excellent professeur M. Claude Pelletier le 6 juin 2002 - et pour lequel en toute modestie ;-) - j’avais obtenu de très bons commentaires et un A+ est la bougie d’allumage qui a fait partir le moteur.

Je l’avais même fait parvenir au journal Le Soleil qui l’avait publié. C’est vous dire !

Jean-Luc J.



                                            OPINION HÂTIVE


Dans ce jardin, nul besoin d’utiliser des engrais, de l’eau ou même d’y épandre des pesticides. Il suffit de le situer dans un coin sombre, loin des rayons libérateurs de la connaissance et le tour est joué. Bien replié sur lui-même, entretenu par la certitude d’avoir toujours raison, ce jardin deviendra fertile et le préjugé y poussera en abondance.


            Voilà ce que m’inspire l’affirmation suivante : « l’ignorance est le jardin où poussent les préjugés » qui est, à mon avis, très juste. Mais attention, je dois m’assurer de ne pas me laisser guider par mes propres préjugés. L’ignorance n’est pas l’apanage d’une minorité : elle touche toutes les couches de la société. Elle se manifeste, souvent, par une méconnaissance d’un domaine bien déterminé ou encore par la fermeture d’esprit et le repli obstiné dans nos terres de certitudes. Ce repli empêche toute discussion qui déboucherait, j’en suis convaincu, sur une meilleure compréhension de l’autre. Un bel exemple de cela est le racisme. Je lisais récemment dans le journal un reportage sur l’immigration dans la ville de Québec. J’ai été surpris de constater que certains Québécois voyaient encore les immigrants comme des paresseux qui viennent profiter du système et se la couler douce sur le bras de l’État. Pire encore, certains autres les perçoivent toujours comme des « voleurs de job ». Est-ce que ces gens se sont arrêtés, un seul instant, sur les raisons pour lesquelles un immigrant s’arrache de ces racines ? Pourquoi ce dernier quitte-t-il le ciel sous lequel il a vu le jour, en laissant derrière lui parents et amis ? Est-ce que ces gens ont tenté de s’extirper du confort douillet de leurs idées préconçues pour mieux le comprendre ? Est-ce là une manifestation de l’ignorance ? Je réponds oui. Est-ce l’œuvre des préjugés ? Je réponds également oui.


            Je remarque aussi cette fâcheuse habitude, chez plusieurs, de parler à travers leur chapeau et de classifier le gens et les choses dans des cases bien précises. Chez ces démagogues, tout est blanc ou noir, aucune place pour la nuance. Une personne est prestataire de l’aide sociale parce qu’elle le veut bien. « Il y en a de la job; suffit de vouloir travailler ! » Pas nécessaire de se formaliser du fait que l’estime de soi est à zéro et que cette personne est peut-être en détresse psychologique. Elle est simplement paresseuse, point à la ligne. Voilà une autre manifestation du tandem ignorance-préjugé.

           
            En conclusion, je suis sûr que le seul fait de se poser des questions, d’aller voir un peu plus loin est un pas dans la bonne direction. De plus, si nous gardons l’esprit ouvert, le risque de cultiver des préjugés dans notre jardin intérieur est beaucoup moins élevé.

Jean-Luc Jolivet
6 juin 2002

Entre le sud et le nord

Me retrousse les manches
Me crache dans les mains
Et retourne à ma table
Ma table de travail

Devant la page blanche
Je sais ce qui m’attend
C’est la guerre assurée
Entre pôles opposés

J’ai préparé le thé
Et fait mes provisions
Avant l’assaut des mots
Pas d’improvisation

Ent’ le sud et le nord
Ent’ le coeur et la tête
C’est toute une bataille
Qui secoue mes entrailles

Lorsqu’on choisit d’écrire
D’y mettre tout son coeur
Ça donne des sueurs
Ça fout un peu la trouille

C’est un métier risqué
C’est jouer avec le feu
Réveiller le chaos
Ça peut très mal tourner

Je me tiens droit debout
Au milieu du combat
Je me dois de trancher
Tout comme un magistrat

Ent’ le sud et le nord
Ent’ le coeur et la tête
C’est toute une bataille
Qui secoue mes entrailles

Éviter l' autocensure
Et la démagogie
C’est là tout le défi
Qui chaque fois m’échoit

Après le choix des mots
J’affûte mes outils
Et comme le sculpteur
J’attaque le matériau

Ça peut sembler facile
Pour un œil extérieur
Mais tout est si fragile
Sous la plume de l’auteur

Ent’ le sud et le nord
Ent’ le coeur et la tête
C’est toute une bataille
Qui secoue mes entrailles

Jean-Luc Jolivet
Décembre 2011

Balbutiement

Voici les premiers mots qui, comme les premiers pas de l’enfant, ne sont pas très habiles.
J’aimerais écrire quelque chose de beau, quelque chose de grand, peut-être même utile.

Qui me lira ?
Qui m’écoutera ?
Je reste tout de même perplexe
Face à mes petits textes !

Mais, comme il y a un début à toute chose,
Il faut dès aujourd’hui m’appliquer à faire couler l’encre sur ce papier.
Sans attendre, sans tergiverser et sans y faire de pause !

mercredi 3 avril 2013


JE FAIS LE GRAND SOT                     

Et voilà ! Après des années de tergiversation, je me suis enfin décidé à publier mes textes sur un blogue. Un de plus à faire le grand « sot »  dans la multitude !

Comment qualifier mes écrits ? Je n’en ai aucune idée. À vous de voir. Une chose est sûre, je fais tout ça sans prétention.

Dans ces petites réflexions, il y a un peu de moi, un peu de vous, un peu de tout, et surtout, beaucoup de vie !

Certains vieillissent mal, d’autres non. Je ne fais pas de discrimination. Les p’tits, les grands, les gros, les maigres, les laids, les beaux, les humbles, les baveux, les discrets, les boiteux, les solides se côtoient tous sans distinction.

Ils se croisent, se parlent, se répondent. En résumé, ils vivent en communauté.

À vous d’identifier les naïfs, les anciens, les mûres, les nouveaux, les sages….

Bonne lecture.

Jean-Luc J.

À VOUS,

Depuis plusieurs années - plus de vingt ans - je passe le temps en jouant à l’écrivaillon. Je fais pousser des textes ici et là qui finissent, pour la grande majorité, dans les fonds de tiroir. Toujours la même histoire. Le doute, la peur, la gêne qui me murmurent à l’oreille que ces écrits ne méritent que la potence.

Ces mots ne voient pas les choses du même œil. Ils commencent à s’impatienter, à ruer dans les brancards. Ils souhaitent prendre l’air; voir du pays. D’ailleurs, leurs valises sont prêtes, leur visage pomponné et leur passeport règlementaire. Il ne me reste plus qu’à signer l’autorisation afin de les libérer.

Maintenant, comment savoir si je vais vous toucher, si mes griffonnages auront de la valeur à vos yeux ?

À bien y penser, ces questions n’ont plus d’importance et elles relèvent plutôt de l’égoïsme et de la vanité. En fait, ces écrits ne m’appartiennent déjà plus. 

Souhaitons-nous la rencontre.

Jean-Luc J.