jeudi 23 juin 2022

 

Bonne Fête nationale !

Thématique 2022 - Notre langue aux mille accents.

 

Te dis qu’on en déplace de l’air.

On aime ça ruer dans les brancards. Parler fort. Bougonner. Bomber le torse. S’en faire accraire. Péter de la broue. Faire les jars. Lâcher notre fou. En donner plus que le client en demande. Avoir les yeux plus grands que la panse. Mettre l’accent sur nos p’tits travers pour faire rire la galerie. On est de bons vivants, comme on dit.

D’un autre côté, quand on se fait donner un coup de jarnac, on peut devenir sombres. Mesurés. Réservés. Taiseux, même. On prend notre trou. On se rabaisse. On se dit, kessé que ça donne. On se décourage. On peut même finir par devenir envieux en reluquant dans la cour du voisin.

Est-on à ce point influencés par les marées de notre majestueux Fleuve ? Étourdis par le vent du nord ? Perméables aux sautes d’humeur de dame Nature ?

Toujours est-il qu’on retrouve rapidement notre contenance. On retombe vite sur nos pieds. On astique notre confiance retrouvée. On se retrousse les manches, on se crache dans les mains et on retourne à notre table de travail.  

On secoue notre débrouillardise. On se fait aller les méninges. On rallume notre ingéniosité. On cherche. On trouve. On vise haut. On inspire les autres peuples. On exporte nos idées de génies. On récolte les honneurs, mais on ne s’assoit pas pour autant sur nos lauriers. On sait que les choses sont perfectibles et constamment en mouvement. Que rien n’est jamais acquis.

On dit de nous que nous sommes chaleureux, ouverts, accueillants, complexes, indécis et résilients.

En fait, on peut se faire accoler - ou se décrire par - toutes les épithètes possibles, un fait demeure irréfutable, nous sommes humains. Avec tout ce que cela comporte.

Aujourd’hui, il est l’heure de s’unir, de ne faire qu’un et de célébrer notre nation et notre langue aux mille accents. Elles le méritent et on se le doit bien !

Bonne Fête nationale Québécoises et Québécois de toutes origines, auxdits de « souches » et aux nouveaux arrivants !

 

Jean-Luc Jolivet

23 juin 2022

vendredi 27 mai 2022

Dans la cour de nos parents

Le pommetier décoratif

Saupoudre un peu de ses ornements



Crédit photo : Jean-Pierre Jolivet

mardi 8 mars 2022

 

SANS ELLES

 

Nous avons beau faire nos fanfarons, nos indépendants et nos p’tits Joe connaissant, sans elles, ça ne volerait pas haut.

Nous avons beau jouer les fiers à bras, les machos de première, les cowboys libres et solitaires, sans elles, il serait impossible de prendre de l’altitude.

Nous avons beau être le dernier des héros, celui qui pisse le plus loin, avoir la face qui suinte la parfaite assurance, sans elles, nous resterions au ras des pâquerettes.

J’ai beau tout faire pour passer le temps, m’occuper de midi à minuit, sans elle, je m’ennuie.

dimanche 24 octobre 2021

 

 

 

 

40e Anniversaire de ma sœur

 

Chère Marie-Claude,

 

Ma sœur, ma complice, mon «aî nez». Ben oui ! C’est comme ça, on y peut rien changer, tu es «nez» avant moi. Tu es donc plus vieille que moi de quelques «an nez». Es-tu plus sage pour ça ? La plupart du temps oui. Mais, il fut une certaine «jour nez» où la moutarde ta tellement monté au «nez» que tu ne pouvais plus me pifer. Tu as perdu, à ce moment, ta contenance «in nez» et il s’est produit un évènement qui aurait pu «cangrè nez» notre bonne entente.

Mais avant de raconter cette histoire «nez buleuse» et nauséabonde, j’aimerais bien te rendre un hommage bien senti !

D’aussi loin que je me souvienne, à part ce point «nez gatif» inscrit à ton dossier, je «nez» que de bons souvenirs de ces 37 «an nez» de vie

Ce qui me reviens spontanément à l’esprit est ta chaleureuse et réconfortante présence, ta générosité, ton amour inconditionnel pour nous, tes frères, et ta proverbiale sincérité.

Lorsque je me replonge, en «ap nez» dans la mer de notre prime enfance, de odeurs de gâteau au chocolat me revienne de ton p’tit four à pâtisserie, des images de livres de Martine m’apparaissent dans ma p’tite caboche et ton regard bienveillant et plein de tendresse de grande sœur, illumine encore ma boîte à souvenirs.

Lorsque je jette une oreille sur nos «an nez» d’adolescences, j’y entends des tounes de Cabrel, de Chris de Burg et de Shawn Philips, et si je prête bien attention, j’y distingue clairement, à travers cette cacophonie adolescente, ta voix calme, ta présence positives et tes conseils généreux.

Lorsque je regarde dans la lunette de notre vie adulte, j’y vois la belle et solide relation que nous avons tissée tout au long du chemin et j’y ressens une indicible fierté et une immense reconnaissance envers la vie d’avoir eu la bonne idée et la gentillesse de nous faire pagayer côte à côte à bord du même canot.

Bien sûr, l’eau sur laquelle nous voguons ne peut pas toujours être claire et limpide, mais faire la traversée en te sachant pas trop loin est une encouragement à redoubler d’effort pour garder la barque à flot.

Voilà pour les fleurs, maintenant, voici le pot.

Comme promis, je dois, pour le bénéfice du monde ici rassemblé, «rame nez» à l’avant plan, ce petit récit qui ne date pas de l’ère de «nez andertal», mais qui ma foi, n’a rien à envier à cette période.

Je sais, à l’époque, j’étais un «nez nervé» et je pouvais parfois te tomber sur les nerfs, «nez en moins» ton moyen de me fermer le clapet était un peu particulier.

Voici l’affaire : Alors que maman était prise au téléphone et que moi j’avais, pour je ne sais trop quelle raison, le museau dans un tiroir ouvert de la commode de ma chambre, tu me refermas ledit tiroir sur le nez !

Tu y étais allée de toutes tes forces afin de me faire exploser le mufle en mille morceaux.

Le problème et que le nez a beau être attaqué, la bouche elle peut toujours lancer un cri primal ! Ce qui a fait «termi nez» prématurément la conversation téléphonique de Mom et pleuvoir sur toi une averse de reproche.

Évidemment, à part des points de sutures, je ne garde aucune animosité. Tout ce dont je me souviens vraiment, c’est que je me suis «prome nez» un bout de temps avec un gros pensement au bout du pif. Par contre, je soupçonne que l’idée de faire infirmière a commencer à germer inconsciemment en toi à partir de ce moment 😉

Bon 40e anniversaire de naissance ma sœur, ma complice, mon «aî nez» et merci d’être la si bonne personne que tu es !

Je t’aime,

Ton frère Jean-Luc xx      

lundi 4 octobre 2021

 

MOUVEMENT

 

La poussière mythique

De nos anciens jeux

S’est lentement déposée

Sur ma mémoire arthritique

 

N’empêche

Cet état de fait

N’a en rien altéré

La jeunesse de l’élan

 

Il faut nourrir le mouvement

Pour que ne s’éteigne le feu

Il faut nourrir le mouvement

Pour que ne s’éteigne le feu

samedi 5 juin 2021

 

UNE SOIF INTACTE

 

J’ai perdu des cheveux

Et quelques illusions

Mais j’ai gagné en sérénité

 

Surpris d’avoir traversé mes guerres

Sans que mes membres et ma tête

En sortent trop amochés

 

Surpris de me retrouver

Sur mon patio, bien portant

Et grisé par ce soleil nourricier

 

Je n’ai pas perdu de poids

Mes gestes sont parfois lents

Mais j’ai gagné en légèreté

 

Surpris de constater

Que rien n’a pu altérer

Ma soif et mon appétit

mercredi 3 mars 2021