samedi 18 août 2018


NOUS ÉTOUFFONS ICI




S’il te plaît, je t’en prie, ne ferme pas la fenêtre. Ne trouves-tu pas que nous étouffons ici ?

S’il te plaît, laissons sortir cet air vicié et faisons de la place à un souffle plus frais.

Nous étouffons ici, dans ce petit monde policé où les «régressionnistes» veulent faire la loi et s’activent à saccager les gains obtenus dans plusieurs domaines dont l’environnement, l’économie, la culture ou le social.  

Après toutes ces luttes, ces revendications et tous ces combats, ne trouves-tu pas que nous semblons revenir à la case départ ?

Mais dis-moi, à quel moment l’avons-nous échappé de la sorte ?

Je sais bien que la vie est faite de mouvement, mais après toutes ces avancées, je ne peux pas me faire à l’idée que le pendule est sur le point de nous revenir en pleine gueule d’une aussi violente façon.

Avons-nous encore la possibilité de l’arrêter, ou du moins, d’amortir le choc ?

Malgré des signes inquiétants qui suggèrent que non, je veux toujours y croire.

Ouvrons nos fenêtres et laissons entrer un peu de sagesse dans cette pièce de plus en plus exigüe. Respirons un bon coup. Le temps est peut-être lourd, mais il n’est pas question de jeter l’éponge.

Prenons les défis un à un et à bras-le-corps. Continuons de chercher des solutions à nos failles.

Ne laissons pas notre humanité être écorchée, bafouée et piétinée de la sorte par le rouleau compresseur de la croissance infinie, des rapetisseurs d'horizons et de la déliquescence intellectuelle.    

Inspirons-nous de toutes celles et de tous ceux qui à chaque jour se relèvent les manches, se crachent dans les mains et tendent leur action vers la réalisation d’un monde plus lumineux.

La respiration sera plus ample, les idées seront plus claires et l’air ambiant sera moins écrasant.  


Jean-Luc Jolivet