CŒUR EN JACHÈRE
Sur le sol dépouillé se fixent mes yeux vides
Et mon âme morose se meurt dans l’enclosLes forces de naguère se sont évaporées
De mon cœur en jachère assoiffé de repos
Telle une terre labourée par une vision brouillée
Ma passion se déchire et ne sait plus quoi faire
Après des décennies tout semble terminé
Je suis le fossoyeur des champs de mon grand-père
Assis dans la cuisine à ruminer ma vie
Je regarde le soleil caresser mes deux mains
Vous raconter la honte, ressasser les remords
Cela ne mène à rien, je perds ma ferme demain
Comment me reconstruire
Retomber sur mes pieds
Les débris de mes rêves
Gisent dans la coulée
Les silos crient famine et je n’ai plus d’oseille
Les banquiers affamés veulent engranger leur blé
Pourquoi leur en vouloir, n’est-ce pas leur boulot
De voir que les affaires puissent un jour fructifier
Je ne cherche pas tant à partager la faute
Mais j’aurais bien aimé posséder plus de temps
La production mondiale ne fait pas de quartier
Tu entres dans la danse ou tu te fais bouffer
Ce matin je suis calme et j’attends les huissiers
J’ai repoussé la nuit, la corde et le fusil
Mais ne vous cacherai pas que porter le deuil de sa terre
Ça laisse des séquelles, ça vous marque à jamais
Comment me reconstruire
Retomber sur mes pieds
Les débris de mes rêves
Gisent dans la coulée
Jean-Luc Jolivet
Décembre 2011
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