mardi 16 avril 2013


Engagez-vous qu’ils disaient !
(Texte, d'un idéalisme flagrant doublé d'une grande naïveté, écrit en avril 2006 et publié dans les pages d'opinion du journal Le Soleil.)

Toutes les personnes qui se sentent interpellées par la démocratie et par l’engagement politique se sont probablement posé ces questions : mais comment se fait-il que les gens se désintéressent de la chose publique ? Pourquoi tant de cynisme face aux femmes et aux hommes qui décident de sortir de leur confort personnel pour se lancer en politique ? Pourquoi une telle méfiance face aux politiques ?

Je dois avouer, avant d’y aller de mes observations sur l’engagement public, qu’à défaut de posséder un mur bardé de diplômes dans le domaine, je m’appuie sur mon expérience en  politique municipale et nationale et sur l’exemple parental. En effet, mes parents, personnes de conviction, ont consacré un peu plus de 25 années de leur vie à la politique active. Aujourd’hui, à la retraite, ils continuent à offrir de leur temps à la population et aux gens qui les entourent.

J’ose donc, à la lumière de mes connaissances, avancer qu’il y a deux façons de faire de la politique, Il y a celle des politiciens et des politiciennes et celle des politiques.

Tout d’abord, la façon des politiciens. D’après le Petit Larousse, la politique politicienne « relève d’une politique intrigante et intéressée ». Plus clairement, cela se traduit par une poursuite des intérêts personnels. C’est un engagement qui a soif de pouvoir; une action qui sert de tremplin à une future carrière encore plus payante. La politique du bulldozer : on écrase tout ce qui entrave notre chemin pour mieux atteindre les sommets.

Ensuite, il y a la manière du politique. Le Petit Larousse : « personne qui s’occupe des affaires publiques ». Cette dernière, désintéressée, est mue par des convictions profondes et par le désir de venir en aide aux citoyens qui ont un litige avec l’appareil administratif ou simplement par la certitude que notre action peut changer les choses. Avoir le sentiment que l’on contribue à construire un monde meilleur.

À partir de cette division simpliste, un constat : le monde politique est sali par une minorité. Les politiciens, par leurs combines, font de l’ombre au politique. Ils découragent ceux qui subordonnent leurs intérêts particuliers au bien commun.

Par les temps qui courent, à voir comment la démocratie se fait malmener dans le monde municipal, je n’ai qu’une image en tête, très boiteuse, je le concède. C'est celle du soldat romain d’une certaine bande dessinée qui, tout penaud, après avoir mangé plusieurs baffes, retourne dans ses retranchements en disant : « engagez-vous qu’ils disaient ! »

J'sais pas pour vous, mais moi, je n'ai pas le goût de revenir à la salle période d'un certain gouvernement qui a été au pouvoir d'avril 2003 au 4 septembre 2012! (ajout du 19 mars 2014)

Jean-Luc Jolivet

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