DU CŒUR AU
VENTRE
Me revient par
les temps qui courent, parmi les belles expressions imagées et colorées
entendues durant ma turbulente et belle jeunesse, celle-ci: «j’te dis qu’ils
ont du cœur au ventre eux autres !».
Ce matin, j’ai
le goût de faire écho aux paroles de cet homme qui a si fortement et si durablement
marqué l’imaginaire de notre jeune nation par ses paroles et ses actions.
Je lui
répondrais, oui, nous sommes un grand peuple.
Faudrait seulement
se le répéter plus souvent. Faudrait se souvenir de tout le chemin parcouru depuis
l’arrivée de ceux et celles qui nous ont précédés pour s’en convaincre.
Faudrait se le
dire, se le redire, oui, nous sommes des battants.
Pis là, j’veux
pas faire de prêchi-prêcha ou de la psychologie à la p’tite semaine, mais
merde, faut se regarder aller et reconnaitre qu’on a de la force de caractère
et de l’allant comme dirait l’autre.
Malgré nos
déchirements internes, nos guerres fratricides, nos coups de gueule, nos sautes d’humeur ou ces vents de
face, on sait se retrousser les manches et se repencher cent fois sur le
métier. Et ça, ce n’est pas rien.
J’en veux pour
preuve toutes ces personnes qui, après un coup dur professionnel, ramassent
leur courage et rapatrient toutes les forces disponibles pour se mettre à la
recherche d’un emploi stimulant et satisfaisant.
Je pense à tous
ces gens qui donnent de leur temps bénévolement pour relever les autres qui
trébuchent et qui en arrachent. Et qui font s’éloigner la solitude.
Je prends en
exemple tous ces parents qui, malgré les vicissitudes du quotidien, les
difficultés de l’enfance, les handicaps, accompagnent leurs enfants à l’aréna,
à la danse, à la natation. Ces mères et ces pères qui guident et prennent soin des
leurs et qui travaillent d’arrache-pied pour leur offrir de bonnes conditions afin
que ces derniers puissent s’épanouir sainement.
Je regarde la
persévérance des nouveaux arrivants qui doivent tout reconstruire et qui se
cherchent une place et un peu de chaleur au cœur de cet hiver parfois rude et
glacial.
De peur d’en
oublier, je vais m’arrêter ici.
J’ajouterai
simplement ceci. Plus j’y pense et plus j’en suis convaincu. Malgré les temps
durs, malgré cette étrange impression que l’argent va nous bouffer tout rond,
nous n’avons pas dit notre dernier mot, nous ne baisserons pas les bras.
Nous sommes des résilients et nous avons trop de cœur au ventre pour accepter ça !
Jean-Luc
Jolivet
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