mercredi 7 août 2013

LE CHIEN QUI HABITE CHEZ-MOI

Le chien qui habite chez-moi est une plaie, une vraie engeance. Pas mêlant, y est toujours dans mes pattes quand c’est pas le temps. Toujours à la recherche de la moindre grenaille qui tombe par terre. Pas capable de cuisiner en paix cibole ! On dirait que les p’lures d’oignon, dans son cerveau de cabot, sont des pépites d’or maudit bâtard !

Pis y est laid, j’vous dis pas ! C’est pas croyable. Pas des farces, on dirait un gremlin sur l’acide. Y a rien pour lui. La face aplatie, les dents croches et proéminentes et les oreilles bien trop longues. Y manque quasiment de s’enfarger d’dans quand y est excité ! À côté de lui, Nanny Mcphee est un pétard. Pas brillant à part ça ! J’pense que c’est un cerveau de poisson rouge dans un corps de shih tzu, cette affliction.   

Y est gros comme deux boîtes de kleenex, mais y chie comme un hippopotame. Toujours la crotte au cul ou dans le poil, évidemment. Parce que du poil, ben, en veux-tu, en v’là ! C’est pas sorcier, parfois, le soir, j’sais même pas si y avance ou si y recule.

En plus, y pu comme c’est pas possible. J’vous décris pas l’odeur, des plans pour que vous arrêtiez aussi sec de lire mon histoire. Pour bien illustrer mon propos, j’vais juste vous souligner que lorsqu’il lâche une fiouse, ben c’est l’alerte rouge et tout l’monde court se mettre aux abris. Son panier, recouvert par une tonne de couvertures, sent la pisse à mille lieues à la ronde. Je préférerais passer une soirée à côté de la poubelle que d’avoir le chien à mes pieds plus de 2 minutes, c’est vous dire.  

Malgré tout le mépris que j’ai pour lui, c’est qui l’cave qui lui fait prendre ses marches, qui ramasse sa chiasse, qui lui donne de l’eau et qui le fait pisser le matin avant de partir au boulot ? You bet ! C’est ti-coune lui-même. Celui qui est devant l’écran présentement et qui tape cette histoire de chiant chiot. J’imagine que c’est pour cette raison que, calamité, est le premier à m’accueillir au retour du travail.

Bon, j’irais pas jusqu’à dire que je voudrais qu’il crève, nooon. Ça f’rait ben trop de pepeine à la dernière qui s’en occupe beaucoup. Oui, oui, j’vous jure, je l’ai déjà vue, une fois, flatter son chien en revenant de l’école. Pour vrai ! Elle l’a même brossé un moment donné, y a pas si  longtemps. Je dirais il y a 4-5 ans, environ !  

C’est pas de ma faute, j’préfère les gros chiens taboire ! Et comme dirait un grand philosophe de Shawinigan, que voulez-vous ?  

Et puis un jour, en revenant de travailler, j’ouvre la porte. Salut tout le monde ! Pas un son, pas âme qui vive. Une note gribouillée sur la table : On te quitte connard ! T’es pas vivable !  

Le vertige et la solitude qui me frappent de plein fouet ! Y a pu un chat.

Heureusement, reste le meilleur ami de l’homme. Pitou pitou, t’es où mon beau chien chien ? Viens voir ton maître adoré. Je vais te donner un bon gros biscuit ! Un bel os d’abord ! Une énorme fraise succulente ! Allez, viens t’allonger avec moi dans la cour sur la chaise longue, comme on faisait cet été quand y avait personne.

Maudit batèche de bon yeu, y ont amené le clébard avec elles ! Ça c’est chien !!


Jean-Luc Jolivet   

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