mercredi 7 août 2013

L’ÉTAT DE GRÂCE                                                                                         

Je fais constamment cette erreur, un peu niaise et naïve, de rechercher à tout prix l’état de grâce permanent.

Un état de plénitude comme lorsque je savoure tranquillement, dans ma cour ensoleillée, la page d’un livre de l’écrivain le plus lent de Québec; ou lorsque je bois à petite gorgée, sur les bords du majestueux Saint-Laurent, en Gaspésie, De mémoire d'eau écrit par monsieur Rivière; ou lorsque je me couche de tout mon long dans une superbe rivière entourée d’arbre et où le soleil vient me chatouiller le bout des orteils et du nez; ou lorsque j’admire, en sillonnant les routes de mon Pays que j’aime tant, les paysages à couper le souffle dessinés par je ne sais qui; ou lorsque je suis attablé avec les gens que j’aime lors d’un repas de fête; ou lorsque j’écoute pétiller un verre de rosé bien froid qui me réchauffe la panse tout en dégustant le jazz de monsieur Metheny en compagnie de ma tendre et chère; ou lorsque je m’amuse à écrire ce petit texte qui me fait oublier, pour un instant, les extrasystoles qui me narguent et m’agacent.

Je fais constamment cette erreur alors que je sais pertinemment que ma nature fébrile et nerveuse est sans arrêt sollicitée par les bruits de cette société bavarde, tapageuse et turbulente.  

Pas de méprise, j’aime l’action, j'aime que ma vie soit animée, mais un moment de grâce de temps en temps, ça ne fait pas de tort à mon corps !


Jean-Luc Jolivet

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