dimanche 19 mai 2013

Lundi 20 mai 2013
LES PATRIOTES
Aujourd’hui, je me secoue un peu.
Aujourd’hui, j’oublie mes p’tits bobos.
Aujourd’hui, j’oublie les humiliations et les blessures infligées à notre peuple.
Aujourd’hui, je prends la plume en ayant en tête les mots liberté, démocratie et vigilance.
Aujourd’hui, j’apporte mon grain de sel aux célébrations de la 10e Journée nationale des Patriotes.
Aujourd’hui, je prends la parole afin d’honorer la mémoire des patriotes de 1837-1838.
En fait, que célébrons-nous au juste en ce mois de mai 2013?  Bien, nous soulignons la lutte pour la reconnaissance nationale de notre peuple, et tout spécialement, la tenue au printemps de 1837 de vastes assemblées publiques qui se sont tenues partout au Québec.
Ceci étant dit, il ne faut pas oublier que la lutte patriote, qui est un épisode incontournable de notre histoire, s’étend sur près de soixante ans. En fait, ce sont quatre générations (la génération Bédard, la génération Papineau, la génération des « rebelles » et la génération LaFontaine) qui se sont portés à la défense de nos droits collectifs.    
Le rendez-vous d’aujourd’hui est l’occasion de commémorer la conquête de nos droits civils et de donner corps à la devise du Québec : Je me souviens.
À ceux et celles qui seraient tentés de minimiser l’apport des patriotes à une société plus juste et plus libre, je répondrai que c’est à eux, les patriotes, que l’on doit la naissance de la presse libre au Canada (1806), du premier parti démocratique (1827), du réseau scolaire francophone laïc (1829), d’une fête et d’une Société Saint-Jean-Baptiste (1834) et de la conquête, pour nous, du gouvernement responsable (1849).
C’est également avec émotion que je rends hommage à tous ceux qui sont morts côte à côte sur l’échafaud de la honte. Il est de notre devoir de nous souvenir de ces gens qui n’ont pas hésité à donner leur vie afin que nous puissions vivre, encore, en 2013 dans une société plus égalitaire.
En plus de notre devoir de mémoire, nous avons celui de vigilance. Ces droits obtenus de haute lutte sont fragiles. À l’heure des attaques du gouvernement fédéral dans nos juridictions et d’un certain désintéressement envers la politique, il est essentiel, primordial, d’y porter une attention de tous les instants.   
En terminant, nous devons nous inspirer de la ténacité, de l’opiniâtreté, des convictions et de la soif de liberté des patriotes afin qu’un jour le pays qui est sous nos pieds, le pays qui est là et qui existe géographiquement puisse enfin émerger et devenir réalité.
Jean-Luc Jolivet

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