vendredi 20 mars 2020



LE BLUES DES CHIENS CONFINÉS 


Les terrains vagues abandonnés
Les champs d’orge et de blé
Les promesses de chemins de fer
Les ruisseaux d’eau vive claire

J’ai la nostalgie de choses
Que je n’ai jamais connues
J’ai la nostalgie de roses
Qui écorchent les mains nues

 Au rayon d’la vie en cage
Je vous en passe un papier
C’est le souffle de la rage
Qui nous serre le collier  

Je dois me faire à l’idée
Ce n’est pas demain la veille
Que mon horizon bouché
Ouvrira sur ces merveilles

C’est le lot des canidés
De ne pas avoir de marge
Mon museau bien enchaîné
Ne peut pas prendre le large

Au rayon d’la vie en cage
Je vous en passe un papier
C’est le souffle de la rage
Qui nous serre le collier  

Sérieux le linoléum
N’est pas vraiment l’paradis
Si c’est c’que tu crois bonhomme
T’es vraiment un abruti

Le blues des chiens confinés
Durent depuis les temps anciens
Je n’veux pas faire pitié
Mon monde est un peu le tien  

Au rayon d’la vie en cage
Je vous en passe un papier
C’est le souffle de la rage
Qui nous serre le collier  


Jean-Luc Jolivet

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